Les forces de l’ordre ont mené une opération ciblée contre des objectifs associés à la secte mystico-religieuse Bundu dia Kongo (BDK) à Kinshasa. Ces affrontements ont causé plusieurs morts – au moins deux selon les premières estimations – et des blessés par balles.
Le chef spirituel de BDK, Muanda Nsemi, au centre des tensions, a récemment diffusé une vidéo menaçant le gouvernement en place. Il a mis en doute la nationalité du président Joseph Kabila et a appelé à l’expulsion des personnes non originaires du Kongo-Central de cette province.
Les premières détonations ont été entendues dans la commune de Ngiri-Ngiri, où une trentaine de partisans de BDK auraient pris position dans une parcelle. Une source proche de l’opération policière a déclaré que ces individus prévoyaient de semer des troubles dans la capitale. La police, déployée pour les déloger, a affirmé que les adeptes avaient ouvert le feu les premiers.
Cependant, cette version a été contestée par le secrétaire général de BDK, qui a qualifié l’intervention d’attaque contre une résidence secondaire de Muanda Nsemi. Selon Me Futila, cette résidence n’était qu’un chantier où des membres de la secte se réunissaient pour prier.
Les affrontements se sont ensuite déplacés vers le quartier Joli Park, dans la commune de Ngaliema, où se trouve le domicile principal de Muanda Nsemi. Sur place, des témoins ont rapporté la présence de femmes, d’enfants, et de personnes âgées, tous réunis pour une séance de prière.
Depuis plusieurs jours, les discours de Muanda Nsemi, qualifiés de « xénophobes » et d’« outrage au chef de l’État » par les autorités, alimentent les tensions. Ses propos polémiques et la montée des violences mettent en lumière une crise sécuritaire et sociale grandissante.