En 1994, la débâcle du pouvoir génocidaire de Kigali, draina dans sa fuite précipitée vers la République Démocratique du Congo RDC, une portion importante de la population rwandaise, avec à sa tête les Ex-FAR (Ex-Forces Armées Rwandaises) et les milices Interahamwe qui venaient d’y commettre le génocide des TUTSI du Rwanda.
Depuis lors, le désordre socio-politique s’est installé dans l’Est de la RDC qui n’a plus connu de répit. Guerre civile après guerre civile, le sang des Tutsi congolais n’a cessé de couler à flots, payant chaque fois un lourd tribut en termes de morts, de Réfugiés et de perte de leurs biens.
Traités en parias, pourchassés comme des animaux de proie par les génocidaires, traqués par la Police et l’Armée Congolaises, ils ont chaque fois subi la torture, la mort et l’exil forcé, sous le regard complice des autorités politico-administratives congolaises qui se rassasiaient du spectacle de voir leur pays se vider d’une partie de sa population.
Trois décennies après l’exil de la première vague des Tutsi congolais vers les pays voisins, l’épuration ethnique contre ceux restés au Pays se poursuit, avec son lot, d’arrestations arbitraires, d’exécutions sommaires, de pillage de leurs cheptels et de déportation, tolérés, quasi officiellement autorisés ou téléguidés.
Pendant longtemps, des centaines des milliers de Tutsi congolais, citoyens intègres et loyaux patriotes ont été mis à mort ou contraints de s’enfuir à l’étranger sans que cela provoque l’indignation de la Communauté nationale et moins encore Internationale.
A chaque période de déportation, correspond le même spectacle de désolation.
Privés de toute protection civile et militaire, fuyant devant des foules en délire menaçant de les lapider, des fugitifs apeurés, affamés, blessés, arrachés brutalement de leurs terres et à leurs biens affluaient et se bousculaient aux frontières des pays voisins, laissant derrière eux leur Pays: des villages, collines montagnes et volcans, des rivières et Lacs qu’ils avaient nommés en leur langue et tout ce que leurs ancêtres avaient mis des siècles à construire !
Les rares visites sporadiques des délégations officielles congolaises, celles des Ambassadeurs des pays de l’Union européenne en 2023 ou encore celle des prêtres et autres religieux des pays des Grands-Lacs le 26 Janvier 2024, se sont heurtées toutes à l’entêtement des responsables congolais, au silence assourdissant de la Communauté Internationale et n’ont rien changé au sort de ces réfugiés congolais délibérément oubliés par le monde entier, leur pays d’origine en premier.
Pendant ces longues années où l’amnésie collective a été entretenue, rien n’a été négligé par les régimes successifs de Kinshasa pour inciter les autres communautés congolaises à la haine et à l’idéologie génocidaire ensemencée contre les Tutsi, exciter les craintes, les préjugés et le fanatisme des foules ignorantes et superstitieuses, aveuglement soumises à l’influence des politicards corrompus et véreux, à l’instar de BITAKWIRA, un homme sans foi ni loi qui pour des intérêts politiques tord sciemment l’histoire, Patrick MUYAYA, ministre actuel de l’information et de la Communication qui ne connaît ni l’histoire ni la géographie du Nord-Kivu, Julien PALUKU KAHONGYA, ministre de l’Industrie et MUHINDO NZANGHI, Ministre de l’Enseignement Supérieur et Recherche scientifique, ces deux derniers militant pour étendre le NANDE-power sur tout le Grand-Kivu, et considèrent le Tutsi comme un rival dont il faut se débarrasser par tous les moyens, y compris la diffamation, le mensonge et la calomnie.
Au nombre des principales falsifications historiques destinées à écarter les Tutsi Congolais et s’attirer la sympathie de Félix Tshisekedi et du peuple, il faut nommer la dénégation de la vérité sur la nationalité des Tutsi congolais, et le travestissement volontaire de l’histoire récente des mouvements migratoires consécutifs aux guerres successives de l’Est de la RDC qui ont poussé des centaines de milliers de Tutsi et d’autres ethnies congolaises à se réfugier dans les pays voisins.
Même les hommes les plus médiocrement instruits aujourd’hui en histoire reconnaissent la fausseté de ces déclarations dont le seul but est de créer et d’entretenir l’amalgame sur la nationalité et donc la non-appartenance des Tutsi Congolais a la Nation Congolaise.
Les guerres du RCD en 1998, du CNDP en 2009 et du M23 (1) en 2012 et (2) en 2022 sont l’expression du ras le bol devant la surdité persistante de différents acteurs, par des fils et des filles de ces réfugiés dont les parents et les grands-parents croupissent dans la misère des camps de réfugiés de Kiziba, Mahama, Kigeme, Mugombwa, Nyabiheke au Rwanda, Nakivale et Lwamwanja en Uganda, Bwagiriza au Burundi et bcp d’autres au Kenya, en Ethiopie… etc.
Pour apporter leur pierre à ces revendications légitimes et mettre la Communauté internationale et les autorités Congolaises devant leurs responsabilités, ce 14 mars 2024, certains de ces oubliés des Grands-Lacs africains, en l’occurrence les enfants des réfugiés Tutsi Congolais ont bravé l’interdit en organisant des manifestations pacifiques dans leurs camps d’infortune, pour exprimer le ressentiment de l’abandon et du désespoir de leurs parents, poursuivant ainsi la lutte commencée par ces derniers, en vue du retour dans leur pays d’origine.
Félix Tshisekedi dont les ambitions semblent s’effriter et l’espoir de la victoire militaire sur l’AFC/M23 s’éloigner de jour en jour devrait avoir la décence de ne pas mêler les victimes de l’injustice et de la discrimination ethnique à sa soupe politique, faute de quoi lui et ses suppôts risquent de tomber dans la fosse qu’ils sont en train de creuser à l’intention des membres de l’AFC/M23.
Ni les emprisonnements, ni la torture, ni les menaces de la renouvelée peine de mort ne pourront détourner l’Alliance Fleuve Congo de ses objectifs, ni ébranler la détermination de ces vrais patriotes qui tiennent moins à la vie, à l’argent, et aux honneurs qu’au triomphe de la vérité et de la justice.
